Au sud est du pays dans le golfe de Gabès, Djerba (ou Jerba) est une île de 514 Km2 (25 Kilomètres sur 20), reliée au littoral par une route. Elle est assez pauvre en végétation, hormis des oliveraies centenaires et une multitude de palmiers, et son relief est quasi inexistant : son point le plus haut se situe à 55 mètres.
L’île fut Carthaginoise sous le nom de Meninx, avant d’être conquise par les Romains qui la transformèrent en un véritable carrefour d’échange avec les autres côtes méditerranéennes. Les Arabes la prennent au 7ème siècle, puis au 10e siècle, Djerba sombre dans une longue période de guerre entre les Wahhabites et les Nakkeriens et doit ensuite repousser les multiples attaques des conquérants de l’époque : Normands, Aragonais, Espagnols… Au 16ème siècle, Djerba est un repère de pirates, comme beaucoup de côtes Tunisiennes. L’histoire retient de cette période le pirate Barberousse et aussi Dragut, qui massacra des milliers de Chrétiens. Djerba retrouve sa quiétude au 17ème siècle avec l’empire Ottoman.
Djerba serait l’île des mangeurs de lotus (lotophages) où Ulysse aurait fait escale. Il est vrai que, tout comme les marins de l’ancien roi d’Ithaque, ceux qui séjournent à Djerba ont quelques difficultés à s’arracher à cette oasis de la Méditerranée. Ses eaux turquoises et chaudes (28°) sont d’une pureté envoûtante, le sable de ses plages est d’une douceur sans pareille et d’une blancheur éclatante, le soleil est présent 11 mois sur 12.
Houmt Souk
C’est l’agglomération la plus importante de l’île; charmant village aux murs chaulés qui compte plusieurs belles mosquées, c’est le cœur de Djerba.
Le musée des Arts et Traditions Populaires, installé dans une ancienne zaouïra (école Coranique) du 18ème siècle, expose de très beaux costumes et bijoux, coffre, poteries… des deux communautés majeures de l’île : Musulmane et Juive.
Les souks de Houmt-Souk, échoppes et ateliers d’artisans dans un labyrinthe de ruelles couvertes, sont très réputés, en particuliers celui des bijoutiers.
Les Fondouks, anciens caravansérails qui permettaient aux nomades de faire halte, ont été pour la plupart transformés en hôtels. Le Fondouk de Marhala existe encore et il est très intéressant de le visiter pour se figurer la vie des commerçants nomades de l’époque.
Borj El-Kebir (ou Borj Ghazi Mustapha) : Au nord de Houmt Souk, Borj El-Kebir est un ancien fort Arabe du 15ème siècle. On peut le visiter et l’une des salles expose les découvertes effectuées lors des fouilles. Remarquable panorama du haut des remparts.
La Synagogue El Ghriba
Située à 700 mètres du village Er Riadh, petit village proche de Houmt Souk, cette synagogue serait la plus vieille du monde. La première construction daterait du 5ème siècle avant JC, part les Juifs ayant fui la destruction du Temple de Salomon. Le bâtiment actuel est plus récent; il est le lieu d’un important pèlerinage annuel.
L’intérieur est magnifique, très coloré. La synagogue abrite l’une des plus ancienne Thora au monde.
Guellala
Au sud ouest de l’île c’est un village de potiers très réputés. Vous y trouverez de magnifiques poteries et les jours de souks, le spectacle des poteries exposées est absolument impressionnant; la multitude, la variété et les coloris déployés vous enchanteront.
Ce musée contemporain de 4000 m2, perché sur le point culminant de l’île, dans une zaouïa du 18ème siècle présente des scènes de vie quotidienne de la vie Tunisienne. Il plaira même aux enfants car il est très vivant.
Sites archéologiques de Djerba
– Meninx : Complètement au sud est de l’île, le site de Meninx est long de 2 Kms environ. La cité fut la capitale de l’île à l’époque Romaine. Les fouilles ont révélé plusieurs bâtiments publics : amphithéâtre, théâtre, forum, thermes, basilique…
Proche de Meninx se trouvent les vestiges de El Kantara (Le Pont), voie colossale, d’une longueur de 6 Kms, que construisirent les Romains pour relier Djerba au continent.
– Henchir Bourgou : Au centre de l’île, à 3 Kilomètres au nord ouest de Midoun. Considéré comme l’un des plus anciens sites d’occupation de Djerba, Henchir Bourgou comporte les vestiges d’une ville antique sur plusieurs hectares. Son plan d’urbanisme n’est cependant pas reconnaissable. Sans soute appelée Thoar à l’époque Romaine, Pline mentionne la ville comme l’un des deux centres les plus importants de l’île, avec Meninx.
C’est un grand mausolée Numide qui a fait connaître Henchir Bourgou.
– Ghizen : Au nord de Henchir Bourgou, Ghizen était sans doute le port de la cité de Henchir Bourgou à l’époque Numide.
– Khraoui : Situé à 2 Kilomètres à l’ouest du village de Guellala, les ruines semblent être celles de l’antique Haribus, connue à l’époque déjà pour ses poteries. De nombreux vestiges auraient été emportés de ce site lors de l’occupation française.
– Henchir El Ghoula : Au sud est de l’île, à côté du village de Sedouikech, on trouve ici des vestiges romains (colonnes, sculptures…).
– Tiiaz : A l’est du village d’Ajum, sur la colline Marmech; vestiges Romains.
– Gharden : Au sud est, à côté du village de Beni Maaghel; vestiges Romains.
De nombreux Borjs (forteresses), hormis celui de Houmt Souk, sont encore visibles dans l’île; tous ne peuvent être visités, mais ils peuvent faire le but d’agréables balades :
– Borj Kstil : Au sud de l’île, à l’extrémité de la presqu’île Bine El Ouidiane. Érigé au 13ème siècle, il fut restauré au 15ème, 16ème et 17ème siècles.
– Borj El Akrab : A la pointe sud de l’île, entre El Kantara et Ras Tarbila. Borj circulaire, en excellent état.
– Borj Marsa Ajim : A la pointe sud de l’île.
– Borj El Wassat : Au milieu de El Kantara, l’ancienne chaussée Romaine.
– Borj Aghir : Sur la côte est de l’île, il n’est pas visitable.
– Borj Ksar Massoud : Sur la côte sud de l’île, il n’est pas visitable.
Autres attractions à ne pas manquer à Djerba
A l’est de l’île, à 20 Kilomètres de Houmt Souk et à 5 Kms de Midoun, le Parc Djerba Explore est récent et propose plusieurs espaces :
– Musée Halla Hadria : Très beau musée qui expose dans 15 salles, un millier d’objets locaux à travers les siècles.
– Le village : Reconstitution d’un village Djerbien typique, il est éclatant de bleu et de blanc. On y trouve de l’artisanat local et de quoi se restaurer. Les soirs d’été, s’y déroulent des spectacles de danse Africaine.
– Djerba Héritage : S’y trouve une reconstitution d’architecture typique (Menzel) qui regroupe plusieurs habitations, généralement d’une même famille au sens élargi du terme. On y observe aussi les ateliers des artisans : huilerie, tissage, poterie…
– La Ferme aux Crocodiles : Ici, 400 crocodiles du Nil paressent au soleil. Ces animaux peuvent atteindrent 7 mètres et peser jusqu’à une tonne. Ne pas manquer le nourrissage, l’après midi.
Djerba est aussi le lieu idéal pour pratiquer différentes activités sportives comme la plongée sous-marine bien sûr, mais aussi le ski nautique, la planche à voile, le golf, des vols en ULM et bien d’autres activités.
L’île offre aussi la part belle aux randonneurs, qu’ils soient à pieds ou à cheval, en encore à vélo.
En été se tient à Zarzis le festival d’Ulysse, consacré à des films historiques ou mythologiques.
Zarzis
Au sud de la côte est de la Tunisie, à 500 Kilomètres de Tunis et à 10 Kilomètres de l’île de Djerba, Zarzis bénéficie d’un climat exceptionnel, car la proximité de la mer permet d’atténuer les chaleurs torrides du désert tout proche. Il en résulte un microclimat extrêmement agréable, avec des paysages paradisiaques.
Zarzis est aussi un lieu de séjour bien situé pour visiter l’île de Djerba et tout le sud est du pays.
Phénicienne, Carthaginoise, Romaine, Byzantine, Arabe, Espagnole, Française elle change de mains au fil des siècles; elle se nomme Zitha, puis Gergis et enfin Zarzis.
Sa population actuelle a pour origine une tribu Mauritanienne qui n’a occupé le site que tardivement, à la fin du 16ème siècle. Ces Accaras auraient fui leur région pour des raisons inconnues et se seraient finalement installés à Zarzis. Du nom de ses habitants, Zarzis est aussi parfois appelée la presqu’île de Akkara.
Les ressources de Zarzis sont la pêche, l’élevage, l’olivier et le tourisme. Les éponges naturelles de la région ont une réputation mondiale.
Tous les ans, en été, a lieu le Festival des Eponges de Zarzis qui rassemble des centaines de pêcheurs qui plongent parfois jusqu’à 20 mètres, sans équipement, pour rapporter ces précieuses éponges.
Le Musée : Situé dans l’ancienne église Notre Dame de la Garde construite par un prêtre missionnaire au début du 20ème siècle, il présente des collections qui retracent l’histoire de la presqu’île, de l’époque antique à nos jours. Des vestiges archéologiques intéressants à voir, provenant des sites archéologiques du sud de la Tunisie.
Zarzis possède une plage immense à l’ombre des palmiers ; la ville se découvre à pieds, en balade dans la vieille ville, au port de pêche et en bord de mer.
Zarzis abrite aussi plusieurs huileries souterraines antiques.
Il ne faudra pas rater le Marché Berbère le mercredi matin, c’est l’un des derniers marchés de dromadaires de Tunisie.
Photos de Djerba
Vidéo de Djerba