Surnommée « La Versailles du Maroc », Meknès est l’une des quatre villes impériales du Royaume, campée à 550 mètres d’altitude dans la partie nord du pays, à peu près à mi-chemin entre Fès et Rabat.
Le climat y est semi aride, c’est-à-dire que les saisons sont très fortement contrastées, avec des étés généralement très chauds et des hivers qui peuvent être assez froids.
C’est la tribu Meknassa, au 9ème siècle, qui donne son nom à la cité en s’installant sur ce site. Développant une certaine importance sous la dynastie des Mérinides, c’est à la fin du 17ème siècle qu’elle prend une véritable ampleur, avec la volonté de Moulay Ismaël qui l’élève au rang de capitale du royaume pour des raisons à la fois géographiques, politiques et stratégiques. Ce sultan Alaouite entreprend de gigantesques travaux pour reconstruire totalement la ville, faisant d’elle une cité prospère et une véritable forteresse agrémentée de somptueux monuments, n’hésitant pas pour cela à piller les autres sites du Royaume. Elle est inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial depuis 1996.
40 Kilomètres de remparts, divisés en trois enceintes, entourent la vieille ville qui comprend la Médina et la Cité Impériale. La majorité des monuments remontent à l’époque de Moulay Ismaël, ce qui donne une certaine homogénéité à l’ensemble. Cette longue muraille est percée d’une vingtaine de portes monumentales, dont certaines sont vraiment de toute beauté, de tours et de bastions.
La nouvelle ville permet quelques points de vue sur la Médina, à ne pas rater au lever ou au coucher du soleil.
Tous les ans, en septembre, se déroule le festival de Fantasia, démonstration d’équitation « guerrière », très représentative du folklore Marocain traditionnel.
A voir et à visiter :
– La place El-Hédime : Cette immense esplanade avait pour rôle de permettre la célébration de diverses manifestations; elle reste aujourd’hui une place animée et fréquentée, tant par les touristes que par les autochtones. C’est un point de passage obligé, car elle est à la croisée de la vieille ville et de la Cité Impériale.
– La Médersa Bou Inania : Cette école Coranique proche de la Grande Mosquée date du 14e siècle. Relativement classique, elle possède 26 chambres d’étudiants. Elle est intéressante pour ses sculptures sur cèdre, les moucharabiehs très ouvragés et les inscriptions ciselées dans le plâtre. Il est tout à fait possible de monter sur le toit de la Médersa, par les chambres des étudiants, d’où la vue sur la Médina est sans pareille.
– Les Souks : Les ruelles proches du Palais Dar Jamaï regroupent les souks de Meknès, parmi lesquels le souk El Dlala (tentures et tapis) et la Kissaria, plus animée l’après-midi, lors des ventes aux enchères. Autres souks à voir : Le souk el Sabbat, pour ses poteries, ses vanneries et ses cuirs, dont de magnifiques selles Berbères et le souk Nejjarine, qui est celui du bois et du cuivre. A noter que les souks auxquels le touriste prêtera peu d’attention sont quotidiennement fréquentés par les Marocains (épiceries…), cependant, les boucheries, avec les viandes exposées attireront peut-être l’œil.
– Jamâa El Kébir (La Grande Mosquée) : L’origine de la Mosquée remonte au 12ème siècle, mais elle fut mainte fois remaniée, et tout particulièrement par Moulay Ismaël. Elle comporte aujourd’hui 143 arcades et onze portes ornées de très beaux auvents sculptés ainsi qu’un minaret dont la flèche supporte trois boules de cuivre doré.
– Bab Mansour el Aleuj : Achevée en 1732, elle est souvent citée comme étant la plus belle porte du Maroc, elle donne accès à la Cité Impériale.
Le passage central de la porte mesure 6 m de large et 17 m de long. Il recèle en permanence des expositions temporaires.
– Palais Dar Jamaï : Construit à la fin du 19e siècle par le vizir Mokhtar Ben Larbi Jamaï, ce palais d’inspiration Hispano-Mauresque est un exemple typique des demeures bourgeoises Marocaine de cette époque.
Au 2ème siècle, il devient un hôpital militaire, puis une partie est donnée aux Beaux-Arts, l’autre à des services administratifs, avant d’être transformé en musée. Aujourd’hui, l’art et de l’artisanat traditionnel Marocain y sont bien mis en valeur; la salle de réception du vizir et les appartements des femmes ont été reconstitués et on appréciera la cour intérieure et son jardin andalou.
Dans la Cité Impériale :
– Le Mausolée de Moulay Ismaël : La visite est possible aux non Musulmans, hormis la chambre funéraire. Ce Mausolée fut édifié par son fils et successeur, Moulay Ahmed Ad Dahbi, selon les consignes de son père. Il est à l’image de Moulay Ismaël, splendide et monumental, directement inspiré des tombeaux Saadiens de Marakech. On peut y admirer les salles décorées de magnifiques mosaïques, des plafonds de cèdre sculpté ainsi que les horloges offertes par Louis IV à Moulay Ismaël. La chambre funéraire renferme les tombeaux du sultan, de sa première femme, de son fils et celui du sultan Abderhman Ibn Hicham (1822-1859).
– Le Palais Royal : De ce palais qu’habita le sultan Moulay Ismaël, il ne reste plus rien que quelques colonnes de marbre au milieu d’un désordre de ruines.
– Dar el-Ma (la Maison de l’Eau) : C’est un ensemble d’une dizaine de petits bâtiments du 17ème et 18ème siècles, comprenant chacun un puits alimenté par une noria actionnée par des mules ou des chevaux.
– Heri es-Souani : Ensemble de salles voûtées aux plafonds écroulés, longtemps considérées comme des écuries, ces constructions servaient en fait de greniers à grains et à foin; les murs épais de 7 mètres permettant une conservation à température constante. Le sultan Moulay Ismaël vivait dans la crainte d’un long siège, raison pour laquelle il ordonna la construction de ces gigantesques silos.
– Le bassin de l’Agdal (ou Bassin des Norias) : alimenté par les 10 norias du Dar el-Mar ce vaste bassin, de 4 hectares a été construit pour alimenter en eau les jardins royaux mais aussi pour servir de réserve en cas de guerre ou de sécheresse.
Photos de Meknès
Vidéo de Meknès